Le Bouddhisme Théravâdin
ou du "Petit Véhicule" a profondément
marqué de son empreinte la plupart des ethnies du
Laos. Le pouvoir politique a toujours affirmé que le
bouddhisme faisait partie intégrante de
l'identité lao. Le temple (appelé "Vat") est
le centre spirituel et politique de chaque quartier de la
ville ou du village. De lui dépendent la
stabilité sociale, la prospérité et la
santé de tous (bien des bonzes sont des
guérisseurs). En retour, les paroissiens doivent
entretenir ou même reconstruire, tout ou partie, les
bâtiments de leur temple et, surtout, en nourrir de
leur mieux les bonzes. Par là, les fidèles
s'acquièrent des "mérites" (appelés
"boun"), s'évitent les peines infernales, renaissent
dans une condition supérieure. Dans ce but aussi et
par "reconnaissance envers leurs parents", les fils de ces
paroissiens, entrent très jeunes ou à leur
puberté et pour un temps plus ou moins bref, ou pour
toujours, dans "l'ordre religieux". Le temple a joué,
et joue parfois encore aujourd'hui, le rôle
d'institution où les garçons apprennent
à lire et à écrire, en même temps
que le rudiment de la doctrine bouddhique.
Toutes les cérémonies et les fêtes au
Laos donnent l'occasion de s'acquérir des
"mérites" (appelés "boun", qui signifie
d'ailleurs aussi : fête). Les bonzes y participent par
leur présence et leurs prières à la
plupart d'entre elles. Les fêtes sont
généralement déterminées par un
calendrier du type (indien) luni-solaire, où les mois
coïncident avec les lunaisons, et l'année est
déterminée par le parcours apparent du Soleil
sur son écliptique. Ces fêtes sont presque
toutes religieuses et presque toutes originaires de l'Inde :
- A la mi-avril ont lieu les fêtes multiples du
nouvel an (appelé "pi maï") qui offrent
officiellement trois jours chômés (mais la
fête dure pratiquement cinq jours) où l'on
douche d'eau lustrale les statues de Bouddha. La population
s'arrose aussi mutuellement et on processionne.
- Le 1er mai : tradition socialiste oblige, ce jour est
férié et chômé. Quelques
manifestations protocolaires ont lieu notamment dans la
capitale du pays.
- A la pleine lune de mai, la "fête des
fusées" ("boun bang faï") commémore, tout
à la fois, la naissance, l'éveil et la mort de
Bouddha.
- En juillet-août, le "khao vansa" (entrée
dans la saison des pluies) consacre le confinement des
bonzes dans leurs temples.
- A la première pleine lune de septembre, on
fête les morts auxquels on offre des friandises
déposées dans les sanctuaires.
- A la première pleine lune de novembre, le "ork
vansa" (sortie de la saison des pluies) marque la fin de la
retraite des bonzes auxquels on donne de nouveaux
vêtements.
- A la suite du " ork vansa ", se déroule la
fête appelée " boun song heuia " que l'on peut
résumer par le festival des courses de pirogues sur
le Mékhong. Un petit carnaval accompagne ces
festivités le long des berges du Mékhong.
- Vers la fin de novembre, la fête du That Luang
(grand stupa -symbole de l'ancien royaume de Vientiane- qui
se trouve dans la capitale du Laos) rassemble des gens venus
de toutes les régions du pays.
- Le 2 décembre est la journée de la
fête nationale lao (naissance de la République
du Laos). Elle commémore la révolution de 1975
et donne lieu à plusieurs cérémonies et
défilés formels et protocolaires.
L'ère bouddhique a 543 ans d'avance sur
l'ère chrétienne, ce qui veut dire, par
exemple, que l'année 1999 du calendrier occidental
correspond à l'année 2542 du calendrier lao.
Et s'ajoutent à ces dates de fêtes
liées à la religion, les journées de
congés officiels accordés par le cabinet du
Premier Ministre :
- du 1er au 3 janvier : Nouvel an international
- 20 janvier : journée des militaires
- 8 mars : journée des femmes
- 7 octobre : journée des enseignants